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AJ + La petite Al Jazira qui monte sur les réseaux sociaux
février 3, 2025
L’Union des Démocrates Musulmans Français, un parti immodéré
février 5, 2025
Le mouvement Tabligh en France est solidement ancré depuis son implantation en France au début des
années soixante-dix, avec environ 25 000 fidèles pratiquants nombre toujours en progression étant donné
qu’en 2012 le Service central du renseignement en dénombrait 139 contre 147 en 2017. Deux associations
encadrent les fidèles, « Foi et pratique », longtemps dirigée par le tunisien Mohammed Hammami jusqu’à
son expulsion en 2012 pour extrémisme, et « Tabligh Wa Da’wa Alillah » créé en 1978 par des dissidents
autour de Wissam Tabbara, un libanais naturalisé français. La première siège toujours au Conseil français
du culte musulman, et il est important de noter qu’aux premières élections de ce Conseil (en 2003) Foi et
Pratique avait contracté une alliance avec les Frères Musulmans de l’UOIF. Les liens entre tablighis et
Frères Musulmans transparaissent lorsque le soutien de Tariq Ramadan et recteur de la mosquée de Lyon,
Kamel Kabtane, avec d’autres imâms de l’UOIF, signèrent une pétition pour défendre Mohammed
Hammami contre son expulsion. Pourtant, le président de Foi et Pratique qui était imâm à la mosquée
Omar de Paris (la plus extrémiste de la capitale) fut expulsé du territoire français pour avoir « valorisé
le jihad violent, proféré des propos antisémites et justifié le recours à la violence » contre les femmes,
annonça à l’époque le ministère de l’Intérieur (dépêche AFP du 31/10/2012). En 2004 des journalistes de
Canal + furent agressés pour avoir tenté d’approcher l’école islamique de Foi et Pratique.
Autre mosquée tablighi ayant des liens avec l’UOIF, celle de Lunel nommée Baraka fréquentée par
une vingtaine de djihadistes partis en Syrie, dont 8 sont morts sur place. Cette mosquée invite des imâms
de l’UOIF (renommée Musulmans de France) à prêcher comme Abdelmonaim Boussenna en mai 2016 et
Nourredine Aoussat en mars 2016, ce dernier considérant le Frère Musulman égyptien Safwat Hijazi
comme un « frère et compagnon de la Dawa’ » déplorant son emprisonnement pour terrorisme en juin
2015 . Aussi, les meilleurs élèves au sein de l’école coranique de la mosquée, fréquentée par 300
individus, sont envoyés à l’école de charia des Frères en France l’IESH, ainsi que l’atteste sa page
Facebook le 7 avril 2019.
Le mouvement Tabligh dans son ensemble possède deux des plus grandes mosquées de l’organisation au
niveau européen, à Dreux et Saint-Denis. A Dreux, la mosquée Assouna dirigée par Said Mouharir,
marocain tout comme l’intégralité du bureau de l’association, regroupe mille fidèles chaque vendredi et
trois-cent enfants suivent les cours de l’école. A Saint-Denis, la mosquée Er-Rahma est considérée comme
le centre (ou markaz) le plus important du mouvement en France et le second en Europe, après celui de
Dewsbury (Grande-Bretagne). Il est l’un des centres de diffusion de la doctrine et de la stratégie du
mouvement, élaborée chaque année en Inde et au Pakistan par son « Emir du monde », un descendant du
fondateur Ilyas Al Kandhlawi (mort en 1944). D’ailleurs les militants les plus actifs en France, un noyau
dur de 6000 personnes, ont des missions de deux semaines de prosélytisme itinérant en France à réaliser
(le kouroudj), et pour les cadres des stages obligatoires de formation au Pakistan pendant 40 jours.
Englués dans le moyen-âge, les fidèles ne doivent manger avec les mains, entrer dans la salle de bain du
pied gauche, et autres arriérations qu’ils partagent avec les Talibans procédant de la même matrice de
l’école Déobandi dont le centre Darul Uloom en Inde prohibe même l’usage de la photographie.
Huit mosquées Tabligh existent dans l’agglomération parisienne, et l’infiltration de la mosquée Omar de
Paris par le journaliste d’investigation Tsvika Yehezkeli a permis de prendre connaissance de prêches
toujours aussi incendiaires que sous la direction de Mohammed Hammami cité plus haut. Dans son
documentaire produit par AG Production et diffusé en Israël en 2018 il enregistre l’imâm
prononcer : « Dieu renforce l’Islam et les musulmans. Donne à qui soutient la religion, la victoire ! Et
abats les idolâtres ! Et extermine les ennemis de la religion ! Continues à soutenir tous nos frères
Moudjahidines [les soldats du djihad] . Allah hisse l’étendard du djihâd ! ». Malheureusement cette
mosquée n’est toujours pas fermée et le fils de Mohammed Hammami, Hamadi, a repris les rênes de Foi
et Pratique et est même chargé de mission par le Conseil Français du Culte Musulman en tant que membre
permanent. Car si une partie du bureau du CFCM est élue, une autre est constituée de membres de plein
droit. Hamadi Hammami, interviewé lors de la dernière AG du Millî Görüş en tant qu’ami du mouvement
islamiste.
Au début des années 2000, les Renseignement Généraux alertaient déjà sur la nocivité de ce mouvement
en expliquant qu’il « est certain que les convertis, déjà imprégnés de l’intégrisme religieux du Tabligh,
constituent un vivier où viennent piocher les islamistes djihadistes ». Rappelons l’identité des terroristes
qui ont fréquenté les mosquées tabligh ces dernières années : Khaled Kelkal, Zakarias Moussaoui,
Richard Reid, Djamel Loiseau et Djamel Beghal, rien que ça ! Un ancien activiste d’Al Qaida se confia à
Ali Laidi et Eric Dénécé dans le cadre de leur essai Guerre secrète contre Al Qaida(Ellipse, 2002) et
informait qu’il fut envoyé à l’étranger par le Tabligh dans des camps d’entrainement en Afghanistan et au
Pakistan.