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Kamel Kabtane, l’allié des Frères Musulmans à Lyon
février 6, 2025
Infiltrés dans les mosquées fréristes
février 24, 2025
Petite ville de 22 000 habitants à 28 kilomètres au sud de Paris, en Seine-et-Marne, Combs-la-Ville voit peu à peu sortir de terre une immense mosquée, comprenant pas moins de sept salles de classes en plus des salles de prières, de la bibliothèque et de la boutique. L’Association culturelle et éducative des Musulmans de Combs-la-Ville, créée en 1991, a déjà une activité soutenue. Elle « propose un cursus de plusieurs niveaux, à raison de trois heures hebdomadaires pour des enfants à partir de six ans jusqu’à la troisième. Trois modules permanents sont enseignés : Mémorisation du Coran, Langue Arabe et Éducation islamique. A l’issue de ce cursus, l’élève devrait avoir acquis les rudiments de la langue Arabe (lecture, écriture et initiation à la grammaire et conjugaison) et les bases de la culture islamique (Foi et pratiques cultuelles, Coran, Morale, Histoire, …) ».
La moitié du budget de 1500 000 Euros a été récolté, et le dôme couronne déjà l’édifice dont le squelette de béton est déjà monté.
Les prédicateurs invités par la mosquée sont des alliés des Frères Musulmans, comme Hassan Iquioussen, depuis expulsé pour extrémisme, ou Mohamed Bajrafil imâm médiatique d’Ivry-sur-Seine.
Il est important de les présenter.
L’imâm Bajrafil d’Ivry-sur-Seine, fut formé à l’école des théoriciens des Frères Musulmans Safwat Hegazi et Al Qaradawi (il est fier de les présenter comme « Ses références » dans son auto-biographie sur son site officiel). L’égyptien Hegazi dit vouloir arracher la tête des juifs et œuvrer à un califat qui devra dominer le monde, tandis que Al-Qaradawî (mort en 2022) voulait terminer le génocide d’Hitler, (la shoa était un « châtiment divin » selon lui).
Dans son livre Islam de France an I, (éditions Plein jour, 2015) Bajrafil qualifie de “livre de référence du droit musulman dans la gestion du pouvoir” (p.37) le livre Les Statuts gouvernementaux de El Mawerdi (972-1058), traité de droit devant guider un califat idéal, qui interdit d’édifier des églises entre autres discriminations légales contre les chrétiens1.
Le refus du statut de Dhimma comprenant vexations et impôt (jizya) doit avoir pour conséquence l’annihilation des Chrétiens. A la page 31 des Statuts Gouvernementaux, on lit effectivement : « Combattre ceux qui, après y avoir été invités, se refusent à embrasser l’islam, jusqu’à ce qu’ils se convertissent ou deviennent tributaires ».
Bajrafil qualifie aussi de « grand juriste musulman » Ibn Qayyim al Jaziyya (page 28) qu’il qualifie de « référence », connu pour avoir écrit un livre entier consacré au statut des dhimmi intitulé Le Statut des tributaires (Akâm ahl al dimma) qui défend aux chrétiens de sonner les cloches ou d’orner leurs églises de croix, entre autres vexations.
Hassan Iquioussen, plus connu, négationniste revendiqué du génocide arménien, est un fervent défenseur des Frères Musulmans, du Hamas, et du retour du califat politique. Invité un tel extrémisme marque l’orientation des dirigeants de la mosquée de Combs-la-Ville. Dans une conférence de janvier 2013 consacrée à l’Empire Ottoman il exposait sa stratégie pour un retour du califat, où les lettrés et les savants de l’islam auront pour rôle de « ramener les musulmans dans le giron de l’islam pour recréer cette entité politique qui a pour objectif de permettre aux musulmans de vivre leur foi dans tous les domaines : économiques, politiques, et tout ce que vous voulez. Donc le califat est en train de revenir, ça va prendre du temps mais il y a un début à toute chose, regardez : révolutions, on renverse les tyrans despotes, d’accord, qui étaient tous laïcs, islamophobes. »
Aussi, l’imâm salafiste de la mosquée de Gonesse, Ahmed Hilali, médiatisé pour avoir été l’imâm de Mickael Harpon, l’assassin de la préfecture de police de Paris, était invité de la mosquée de Combs-la-Ville le 30 mars 2019 !
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Ahmed Hilali, fiché S, fut aussi imam à la mosquée de Sarcelles de novembre 2013 à septembre 2015, date à laquelle il fut licencié.
« Cet imam était très connu, avant d’être à Gonesse il était à Sarcelles. Nous avons fait en sorte, avec les responsables d’une des mosquées de Sarcelles, de l’évincer de la ville car il commençait à avoir des attitudes extrêmement dangereuses pour la communauté musulmane de la Ville », déclara au Figaro François Pupponi, maire de Sarcelles jusqu’en août 2017 et désormais député.
Pupponi ajoutait : « Il recrutait des jeunes délinquants, mettait dehors les anciens musulmans de la mosquée, faisait rentrer des salafistes, etc. Les anciens ont vu arriver ce jeune qu’ils ont recruté. Très vite, il a commencé par tout diriger dans la mosquée, par faire entrer des gens peu fréquentables. Les services de renseignement savaient. Pour en parler régulièrement avec eux, il savait cet individu dangereux. Il a même été à l’époque sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français en 2015. Celle-ci n’a jamais été mise en œuvre. »
Selon le ministère de l’Intérieur interrogé par Le Figaro, « l’obligation de quitter le territoire français avait été abrogée après que celui-ci a apporté la preuve qu’il s’occupait bien de son enfant ».
Début 2015, il avait fait l’objet d’une obligation de quitter le territoire français sous 30 jours. Mais quatre ans plus tard, l’imam est toujours dans l’Hexagone et continue son activité plusieurs fois par jour dans cette mosquée du Val d’Oise.
L’orientation frériste de l’Association culturelle et éducative des musulmans de Combs-la-Ville (ACEM CLV), est très marquée aussi bien dans les livres vendus dans la boutique que ceux consultables dans la bibliothèque. La liste des livres proposée est consultable sur le site de la mosquée (http://acemclv.fr/book_catalog.php).
On trouve des livres du petit-fils du fondateur des Frères Musulmans, Tariq Ramadan, qui s’est radicalisé après son procès pour multiples viols, en chantant avec des rappeurs : « Est-ce que vous croyez que l’on va rester là assis à vous regarder ? Piller nos terres, nos richesses, nos minerais. Vous laisser tranquillement écrire l’histoire et la coloniser comme vous avez colonisé nos cultures, nos pays, nos continents, nos paysages autant que nos esprits. » (…) Soit vous partagez, soit on se servira (…)Vous allez perdre vos privilèges et votre identité. » (chanson Qu’est-ce que vous croyez).
Encore plus radical, son frère Hani Ramadan est aussi proposé à la bibliothèque de la mosquée, avec son livre L’islam et la barbarie paru en 2005. Dans ses Sermons du vendredi édités en France il esquissait le même rêve que Daesh « Le monde musulman est en ébullition. Cette force peut et doit être orientée vers un Etat islamique, un Etat appliquant le Coran et la Sunna.(…) Les musulmans ne retrouveront jamais leur bonheur perdu s’ils ne reviennent pas au jihad et ne cherchent pas à établir un Etat Islamique ». (Hani Ramadan, Sermons du vendredi, rappels et exhortations, éditions Tawid, 2011, page 465.)
Le simple fait de proposer les ouvrages de Hani Ramadan, très influent chez les terroristes francophones, devrait conduire à fermer toute mosquée complice définitivement.
D’autres ouvrages de théoriciens du jihâd offensif sont proposés, comme La Science des priorités de Yussuf Al-Qaradâwi, où on lit : « La formation du croyant vise l’édification d’une génération de vrais croyants, habilités à porter le flambeau de la réforme et de la rénovation, et est préalable à toute action d’exhortation au combat sur la voie de Dieu ; lequel combat fait du recours aux armes le moyen de procéder au changement de la société et à l’instauration de l’État. »2
Cela est édité en France, par l’éditeur et libraire parisien Maison d’Ennour, sans que le ministère de l’Intérieur ne réagisse.
Des livres de Abu Bakr Jabir Al Jaza’iri (mort en 2018) , « savant » aussi bien adulé par les salafistes que les Frères Musulmans, sont aussi proposés dans la bibliothèque, dont La Voie du Musulman, qui théorise le même programme politique que l’Etat islamique. L’interdiction de construire ou même restaurer les églises est stipulée, le jihâd offensif est loué, « au moins une fois l’an », et « Celui qui renie les décrets divins concernant la prière, le jeûne, le pèlerinage, l’obéissance aux parents ou le Jihad est un renégat […] Peines infligées aux renégats : Durant trois jours, on incite le renégat à renoncer à sa croyance et à demander grâce à Dieu, s’il n’accepte pas, il est passible de la peine capitale »3. Cet ouvrage, édité en France impunément par la maison Al Bouraq, se trouve dans toutes les grandes mosquées des Frères Musulmans que nous avons visitées, Reims, Créteil, Bussy…ainsi qu’à la Fnac tant il est populaire chez les pratiquants.
Il serait trop long de faire la liste des ouvrages, classiques du salafisme séoudien ou de la confrérie terroriste égyptienne. Cinq défenseurs du Hamas sont proposés dans la bibliothèque : Fayçal Mawlawi (+2011), Hassan Iquioussen, Al-Qaradâwi, Hani et Tariq Ramadan !
Quelle réponse judiciaire ?
La Loi renforçant la sécurité intérieure et l’action contre le terrorisme (SILT) a été promulguée par le Président de la République le lundi 30 octobre 2017. Ses mesures « visent à prévenir les actes terroristes tout en préservant les libertés individuelles » informe le gouvernement.
Le principal point fort de cet arsenal législatif est qu’il permet la fermeture des lieux de culte lorsque « des propos, des écrits, des activités, des idées ou des théories » incitant ou faisant l’apologie du terrorisme ainsi que des incitations « à la haine et à la discrimination » s’y tiennent.
Le contenu des livres diffusés tombent sous le coup de la loi, qui n’est quasiment jamais appliquée, on le verra dans d’autres mosquées qui seront présentées sur islamisme.org tout au long de l’année 2025.
La loi SILT devrait être complétée par la prise en compte des prédicateurs invités par les mosquées, même s’ils ne tiennent pas de propos condamnables le jour de leur passage. Car si préalablement, lors d’écrits ou de conférences passées, ils ont diffusé des idées de haine, défendu des châtiments corporels, défendu des mouvements terroristes, les responsables de mosquées sont censés le savoir.
- « Ils ne peuvent élever en pays d’islam de nouvelles synagogues ou églises, qui sont, le cas échéant démolies à leur détriment », Al-Mawârdi, Les Statuts Gouvernementaux, édité par les Editions du patrimoine Arabe et Islamique, bibliothèque de l’Institut du Monde Arabe, page 308. ↩︎
- Yussef Al-Qaradâwi, La science des priorités, Maison d’Ennour, page 222. ↩︎
- Abou Bakr El Jazairi, La Voie du Musulman, éditions Albouraq, 2014. ↩︎