
LFI et les islamistes : tous les acteurs
janvier 16, 2025
La gauche et l’UNRWA : soutien humanitaire ou au terrorisme ?
janvier 26, 2025
Analyse long format du Centre Méditerranéen de Recherche sur l’islamisme
Le retour des Démocrates aux affaires lors de l’arrivée de Barack Obama à la Maison Blanche, a coïncidé avec la mise en gestation et l’appui des révolutions arabes en Égypte, Tunisie, Libye et Syrie. En juillet 2009, le nouveau directeur de la chaîne Al-Jazeera, Waddah Khanfar, ex porte parole des Frères Musulmans jordaniens, fut invité par les conseillers de la Maison Blanche et du Département d’état, ainsi que par des hauts responsables du Pentagone. Pourquoi tant de déférence et d’intérêt ? Pour les Démocrates, la tendance de l’islamisme politique était supposément une permanence sociologique arabe qu’il convenait d’accompagner afin de conserver des liens strategico-économiques.
L’entrisme islamiste s’installa dans les valises des Démocrates dès leur retour au pouvoir en 2008. Une proche conseillère d’Hillary Clinton, Huma Abedin, fut effectivement très liée à la confrérie islamiste de par sa famille. Aussi, Dahlia Mogahed, une égyptienne voilée qui soutient les Frères Musulmans , était conseillère de Barak Obama pour les questions islamiques, avec un bureau dans la Maison Blanche. Mogahed fit le voyage à Doha pour l’inauguration en janvier 2012 du Centre de recherche pour la Législation islamique et l’éthique (CILE) du Qatar, co dirigé par Youssef Al Qaradawi et Tariq Ramadan ! Elle fut un artisan de la rédaction du discours du Caire de Barak Obama très philo-musulman en 2009.
D’ailleurs, lire les mémoires de Barak Obama, intitulées Une terre promise parues en 2020, est instructif sur la naïveté américaine quant aux Frères Musulmans. D’une part, l’organisation est dédouanée de toute dimension belliqueuse : « En outre, ils préféraient la participation politique aux actions violentes pour faire avancer leur cause, et leurs candidats auraient de grandes chances de partir favoris lors d’une élection libre et régulière. » On connaît la suite, des fraudes électorales eurent lieu et ils tentèrent de conserver le pouvoir en 2013 par l’action violente, y compris contre des civils et de nombreux édifices chrétiens. Évoquant une rencontre avec Hosni Moubarak au moment des manifestations de la place Tahrir contre cet autocrate en 2011, Obama balaie d’un revers de main la remarque du roi Abdallah d’Arabie Séoudite sur le fait que les Frères sont en partie à la manœuvre derrière ces révolutions arabes, « cette analyse ne tient pas la route ». Même si les autres composantes de la société furent aussi dans la rue (on se souvient des chrétiens écrasés à Maspero), ne pas imaginer les Frères en embuscade marque une ingénuité.
Juillet 2013. Quelques jours après le mouvement populaire ayant renversé le président égyptien issu des Frères Musulmans Mohamed Morsi, des milliers de manifestants se réunirent place Tharir au Caire afin de protester contre l’ingérence américaine jugée trop bienveillante envers la confrérie islamiste. Barack Obama communiquait alors sa « profonde préoccupation » contre l’éviction du président, pourtant élu avec le concours de fraudes électorales et au bilan accablant. La première interview de Mohamed Morsi à un grand média américain, CNN, en janvier 2013, fut pour lui l’occasion de demander la libération du cerveau des attentats de 1993 au World Trade Center Omar, Abdel Rahman, alias « Le cheikh borgne », Frère musulman emprisonné à juste titre dans une prison états-unienne !
En mai 2012, en pleine campagne présidentielle, Morsi avertissait les chrétiens qui oseraient voter pour son adversaire Ahmed Shafiq « Ils doivent savoir que la conquête arrive, que l’Égypte sera islamique, qu’ils devront payer la jizya ou émigrer » (propos rapportés par El Bashayer le 27 mai 2012).
Les propos de l’ambassadrice américaine Anne Patterson se disant « profondément sceptique » contre les manifestations anti fréristes, alors que la vie sous la férule des islamistes était devenue trop invivable depuis leur accession au pouvoir, chauffa encore plus les cairotes. D’autant que les relations entre l’ambassade et la confrérie furent très cordiales, et ce même avant son arrivée au pouvoir. L’ambassadrice exigea du général Al-Sissi qu’il libérât les activistes fréristes alors interrogés pour leurs participations aux émeutes massives de l’été 2013, ayant conduit à l’attaque de ministères, d’écoles, de 40 églises, et de policiers tués par les terroristes activés par un pouvoir en déroute.
Anne Patterson demanda directement au Pope Copte Tawardos II d’appeler les Chrétiens à ne pas manifester contre la dictature islamiste ! Ce Pope eut le courage, à l’inverse du Département d’état américain, de dénoncer la réforme constitutionnelle des islamistes ayant pour but d’islamiser définitivement les lois dans un pays où les Chrétiens sont les autochtones !
Dès avril 2011, Mahmoud Izzat, vice-président des Frères Musulmans prévint : « L’application des peines de la charia islamique viendra après s’être accaparé le terrain. Les peines devront s’appliquer après que l’islam entre dans les mœurs, dans la morale et les relations sociales. »
L’assistant au secrétaire d’Etat américain, Williams Burns, s’entretint avec Mohamed Morsi en janvier 2012, afin de le féliciter pour sa « victoire » aux élections et le rassurer sur le soutien économique des USA pour l’Egypte.
Les Frères Musulmans au pouvoir en Egypte (2012-2013) furent des années sombres à en juger par les faits. Dans un rapport publié en 2012 par l’ONG Christian Solidarity International, l’universitaire américaine Michèle Clark et la spécialiste égyptienne des droits de l’homme Nadia Ghaly ont recensé pas moins de 500 cas d’enlèvement de jeunes filles Coptes, sans que la police ne daigne ouvrir la moindre enquête.
L’évêque de Louxor Mgr Youhannes Zakaria qui échappa à plusieurs tentatives de lynchages en août 2013, témoignait : « Les manifestants pro Morsi, après avoir été chassés du centre de Louxor, sont arrivés sous les fenêtres de l’évêché en criant “Mort aux chrétiens”. Par chance, la police est arrivée à temps pour nous sauver. Maintenant, la police et l’armée surveillent la maison avec deux blindés »
Un rapport d’Amnesty International du 6 août 2013 rapporta de nombreux cas de tortures sur les manifestants anti-Morsi, et ce bien avant que l’armée intervienne contre cette mise au pas violente de la société égyptienne par les miliciens islamistes. Déjà, l’année 2011 avait été émaillée de nombreuses attaques d’églises et de villages chrétiens par des foules de musulmans dans divers gouvernorats, dans l’indifférence de la police.
La pression populaire poussa l’ambassadrice américaine, totalement démonétisée par sa partialité, à quitter l’Egypte.
La guerre syrienne
L’administration Obama a financé de manière ouverte et massive les factions armées insurgées de Syrie, dans bien des composantes radicales. L’Armée Syrienne Libre fut un agrégat de brigades plus ou moins salafistes, et la liste de celles armées et financées par les USA est plutôt longue. Brigade turkmène Sultan Mourad, brigade Fastaqim Kama Amrit, brigade Al-Farouk, brigade Nour al-Din al-Zenki, dont le sénateur américain John McCain avait rencontré les membres du et salué leur « lutte ». Ce, avant que ce dernier groupe ne scandalise par la décapitation filmée d’un enfant de 12 ans accusé d’ « espionnage ». Les Etats-Unis se gardèrent bien de qualifier de terroristes les brigades jihadistes soutenues par l’Arabie Séoudite au sein du Front islamique, chapeautant les factions les plus dures comme Ahram Al Sham.
Le grand reporter Georges Malbrunot dans Le Figaro du 29 octobre 2013 intitulé « Jordanie: comment la CIA livre des armes aux rebelles syriens » nous apprenait que les Etats-Unis et la France siégèrent dans une « opération room » [salle des opérations] à Amman en Jordanie dirigée par l’Arabie Séoudite, coordonnant la livraison d’armes aux djihadistes provenant des « pays donateurs » du Golfe ou inféodés aux Etats-Unis :
« Autour de Damas, l’ASL dispose d’une quinzaine de cellules d’opérations. Chacune d’elles est reliée à la salle des opérations d’Amman, où est décidée en amont la répartition des armes aux rebelles. Une seconde war room est installée en Turquie pour le nord de la Syrie. Au préalable les cellules d’opération envoient leurs besoins à Amman. « Parfois, certaines armes sont livrées en fonction d’une opération planifiée à l’avance avec les Occidentaux » souligne le cadre de l’ASL. »
Interrogée en août 2016, la syrienne Randa Kassis, présidente de la délégation des syriens laïques aux pourparlers de paix pour la Syrie à Genève, présenta les autres acteurs de ces négociations regroupés dans la Coalition nationale syrienne (CNS), soutenue par la France et les Etats-Unis :
« La CNS est composée principalement de Frères musulmans et soutenue par la Turquie et le Qatar. Le Haut Comité des Négociations ou la plateforme de Riyad est composé de la C.N.S, du C.N.C.D et d’autres personnalités avec les combattants de la brigade Jaiysh Al Islam, Ahrar Al Sham, etc… qui ne forment pas une force homogène. Mais nous pouvons dire que le volet politique du HCN a tendance à défendre tous les islamistes ou jihadistes (pour moi, un islamiste signifie un jihadiste potentiel). Rien ne m’étonne de la part de ces « politiques » du HCN puisqu’ils sont des pantins de pétromonarchies et la Turquie. Malheureusement, la France qui a choisi par ses politiques d’être du côté des islamistes en s’alignant sur la position saoudienne pour des raisons économiques ou intérêts personnels, voit le HCN le seul interlocuteur de l’opposition syrienne. Tandis que les Etats-Unis qui ne font que répéter leurs erreurs espèrent toujours de maitriser ces islamistes. Pour moi, c’est une erreur majeure qui ne fait que renforcer l’islam politique dans la région. »
La guerre libyenne
Le renversement de Mouamar Khadafi fut un projet cher à Nicolas Sarkozy, sous pression du Qatar et avec l’enthousiasme de toute la machinerie de l’Otan -donc de l’administration démocrate- afin d’installer un gouvernement ami. L’Italie avait pourtant conclut un accord migratoire très avantageux pour les Européennes en incitant la Libye à surveiller les départs de clandestins depuis ses côtes, avec un dédommagement financier à la hauteur de l’enjeu. Et l’ancien dictateur, enfin assagi, jouait le jeu, d’un intérêt capital pour toute l’Europe.
La propagande des chaines islamistes Al-Jazeera et Al-Arabiya sur les prétendues frappes aériennes contre des civils furent instrumentalisées afin de faire croire que, dans sa riposte contre l’insurrection, Al-Khaddafi envoyait des escadrons de la mort massacrer sa population dans leur chemin vers Benghazi, ville qui allait héberger un génocide si une coalition internationale n’intervenait pas. En réalité, un rapport1 de la Chambre des Communes du Royaume-Uni paru en 2016 fit litière de toute cette propagande. Dans l’opération de reconquête par l’armée régulière, la reprise des villes de Misrata et Adjabiya se sont déroulées sans massacres de civils. Les 15 000 combattants côtés rebelles furent largement islamistes, et localisés autour de Benghazi. Lord Richards of Herstmonceux , alors chef de cabinet du ministère de la Défense, reconnu que l’identité des rebelles était loin d’être claire, alors auditionné par les parlementaires.
Le général Abdel Fattah Younes fut assassiné peu après être passé côté rebelle,malgré ses compétences, corroborant la coloration islamiste du camp insurgé. La résolution 1973 de l’ONU prévoyait une zone d’exclusion aérienne afin de protéger les civils, mais même Amnesy International admit à postériori qu’il n’y avait aucun massacre en cours. Les morts dans les hôpitaux proches des zones de combats ne se remplissaient que d’hommes en âge de combattre informe le rapport britannique. Et pour cause, Mouammar Khaddafi ne pouvait s’aliéner l’alliance populaire des tribus composant le patchwork tribal libyen, qui n’avaient pas d’atomes crochus avec l’identité des insurgés.
Très vite, le Qatar imposa ses hommes sur le terrain, et le Frère musulman Ali Sallabi, ancien prisonnier de Khadafi et soutenu médiatiquement par Al-Jazeera, monta le Groupe islamique de combat libyen (lié à Al Qaida) avec Abdelhakim Belhadj, lui aussi frériste, qui passa par les geôles libyennes un temps avant de s’établir au Qatar. Belhadj, qui a l’avantage d’être richissime et de connaître le gotha islamiste, eut vite le soutien du Quai d’orsay et de la DGSE pour l’aspect militaire. En tant que commandant de l’Armée de Libération Nationale. Dans la grande ville de Derna ne tarda pas à s’imposer un autre chef djihadiste, Abdelhakim El-Hassidi, vite érigé au rang d’émir.
La France soutint aussi via son Commandement des opérations spéciales, la « brigade du 17 février » commandée par le frère d’Ali Sallabi, Ismaïl. Sur le terrain, ce furent essentiellement les qataris et les forces spéciales françaises qui accompagnèrent ces insurgés islamistes.
Si l’Otan resta en retrait faute d’un cadre normatif nécessaire à ses engagements, elle facilita le déroulé des opérations et jamais le département d’Etat américain vit d’un mauvais œil le Qatar imposer ses hommes à la tête d’une Libye en proie au chaos.
Barak Obama se félicite d’ailleurs dans ses mémoires d’avoir aidé les Français et les Anglais dans la première phase de la guerre, en ayant neutralisé les dispositif anti aériens et mis à disposition ses ressources afin de désigner les cibles à frapper. La coordination avec ceux qu’il nomme ses « alliés arabes » s’occupant de la logistique, comprendre le Qatar, fut orchestrée par l’OTAN. Le récit français tend à faire croire à une initiative très française, mais les Mémoires de l’ancien président montre qui commandait alors :
« Les Européens étaient d’accord pour se ranger derrière le commandement de l’OTAN et les pays arabes -Jordanie, Qatar et Emirats- étaient assez nombreux dans la coalition pour éviter que notre mission ne soit perçue comme une nouvelle guerre du monde occidental contre le monde musulman. »
La proche conseillère d’Obama aux affaires étrangères, Samantha Power, qui plaide pour un interventionnisme à visée hégémonique des USA sur la planète, se félicitait d’avoir réussi à éviter un génocide…alors que sur le terrain les reporters ne tardèrent pas à relever des massacres commis contre les tribus noires, notamment les Toubous, de par la main des arabes de la tribu des Ouled Slimane inféodée au Conseil National de Transition2.
Extrait du livre « Histoire secrète des Frères Musulmans » de Chérif Amir, docteur en géopolitique à Paris VIII préfacé par Alain Chouet (ex DGSE), paru chez Ellipse en 2015, page 201 :
« Le renversement de Mouammar Kadhafi par les milices islamistes des Frères Musulmans libyens avec l’aide militaire de l’OTAN, a plongé le pays dans un véritable chaos sécuritaire, extrêmement dangereux pour tous ses voisins. Dès la chute du régime de Tripoli un gouvernement dirigé par un membre libyen de la confrérie, Mostapha Abdel Jalil, fut instauré et des milices locales appartenant aux Frères Musulmans commencèrent à contrôler les villes importantes comme Benghazi et les zones d’exploitation d’hydrocarbures, dont la production est achetée par les Etats européens et la Turquie. Une époque de terreur s’ouvrit, car les groupes islamistes, soutenus par Ankara, financés par le Qatar et tolérés par les gouvernements européens cherchèrent alors à « purifier » la Libye des partisans du dictateur Mouammar Kadhafi, avant d’imposer leur loi et leur vision politique sur le terrain. Cette situation permit la création d’une enclave islamiste à Bengazi, qui devint la base arrière des Frères Musulmans égyptiens. Le pays passa finalement sous le contrôle politique des militants islamistes, puisque le frère d’Abu Yahya El-Libi – le numéro deux d’al Qaeda après Ayman El-Zawahri- fut nommé président du Conseil législatif libyen, et qu’Abdel Hakim Belhadj, l’ancien chef du Groupe islamique combattant libyen (GICL) fut désigné gouverneur de Tripoli. »
Dans son livre La vérité sur notre guerre en Libye Jean-Christophe Notin décrit les parachutages d’armes aux islamistes. Des avions de transports qataris acheminaient des cargaisons d’armes jusqu’à Istres, pour ensuite être parachutées en caisses par les unités de transport de l’Armée de l’air Béarn et Anjou. Le tout dans le plus grand secret et envers tout mandat de l’ONU !
Dès le nouveau gouvernement, Abdoul Wahab Hassain Qaid devint responsable de la surveillance des frontières sud, frère d’Abou Yahya al-Libi (tué en 2012 par un drone américain), haut cadre d’Al-Qaida.
Les islamistes occupèrent dès lors les portefeuilles ministériels clés, ainsi Hamza Abufares de la Ligue islamique mondiale wahhabite et du Conseil européen de la fatwa des Frères Musulmans, sera propulsé ministre des Affaires religieuses, sans que les occidentaux n’y voient rien à redire.
La guerre en ex Yougoslavie
Les longues guerres qui se sont déroulées dans les Balkans dans les années 90, suite à l’éclatement de l’ex-Yougoslavie ont connu un important interventionnisme de l’OTAN sous direction de l’administration Démocrate, notamment avec le tandem Madeleine Albright- Bill Clinton. S’il ne s’agit pas de nier les crimes de guerre serbes notamment en Croatie, les islamistes bosniaques dirigés par l’ex président Alija Izetbegovic (1925-2003), bénéficièrent de la clémence américaine, notamment avec l’arrivée facilitée de milliers de djihadistes provenant de pays salafistes, sans embargo appliqué contre leur camp qui put importer des armes sans restriction.
De mai 1992 à janvier 1994, jusqu’à 192 villages furent pillés et incendiés par les brigades musulmanes du criminel de guerre Naser Oric, dans le silence des médias occidentaux. Pendant cette période, 8000 maisons serbes furent attaquées et le nombre de morts atteint mille. De quoi comprendre mieux la contre-attaque serbe sur Srebrenica en 1995, malheureusement entachée de crimes de guerre. Le 7 janvier 1993, jour de Noël orthodoxe, les troupes de Naser Oric attaquèrent des villages et des fermes serbes. Une cinquantaine de civils serbes furent tués au cours de ce massacre qui n’intéressa pas la presse ouest européenne.
De nombreux camps de détention pour civils Serbes furent ouverts en Bosnie par les Musulmans (localisés à Celebici et Tarcin). Certains furent ouverts jusqu’aux accord de Dayton en 1995. Le camp de Celecebi, en Herzegovine, commença à fonctionner dès le 20 mai 1992. Des organismes comme le CICR, la Direction du Centre pour les Droits de l’Homme à Genève et les organes d’information de l’ONU, étaient au courant de l’existence de ces camps. Plus de 500 citoyens civils serbes de la région de Konjic ont été emprisonnés, torturés dans ce camp, et des milliers fuirent la région.
Rappelons le livre-programme du premier président Bosniaque installé par l’Otan, Alija Izetbegovic, son Manifeste islamique paru en 1970 et réédité pendant la guerre afin d’idéologiser les bosno-musulmans. Extraits :
« Nous voulons la réalisation de l’Islam dans tous les domaines de la vie privée des particuliers, dans la famille et dans la société, par la renaissance de la pensée religieuse islamique et la création d’une communauté Islamique unique, du Maroc à l’Indonésie (…) S’il veut vivre et demeurer Musulman il doit créer un milieu, une communauté, un ordre. Il doit transformer le monde, ou alors c’est lui-même qui sera transformé » . Izetbegovic prêchait la révolte et la guerre. (…)
l’Islam exclut clairement le droit et la possibilité de la mise en œuvre d’une idéologie étrangère sur son territoire. Il n’y a donc pas de principe de gouvernement laïque et l’Etat doit être l’expression et le soutien des concepts moraux de la religion… d’où l’impossibilité du lien entre l’Islam et d’autres systèmes non islamiques » .
« Nous devons être, alors, tout d’abord, des prédicateurs et ensuite des soldats. Nos moyens sont l’exemple, le livre, la parole.
A quel moment la force accompagnera-t-elle ces moyens ? Le mouvement islamique doit et peut prendre le pouvoir dès qu’il est normalement et numériquement fort à tel point qu’il puisse, non seulement détruire le pouvoir existant, mais aussi construire le nouveau pouvoir islamique. »
Izetbegovic, ex SS de la division Handzar, chef des musulmans à Sarajevo pendant le siège, fit tirer sur le marché de Markale (68 morts, 144 blessés) afin d’accuser les Forces serbes d’avoir commis cette atrocité en avril 1994…et les médias occidentaux embrayèrent aussitôt. Pourtant l’ONU selon son rapport, informa que le tir provenait des lignes bosno-musulmanes. Des généraux français le confirmèrent quelques années après, de même que les tirs bosno musulmans sur les soldats français de la FORPRONU. Ce massacre fut instrumentalisé par l’administration Clinton pour lancer l’opération Deliberate Force (été 1995) consistant à bombarder depuis le ciel les positions serbes sur 338 sites par 3515 sorties aériennes ! Ce qui affaiblit considérablement le camp serbe face aux djihadistes.
Confortée par cette attaque massive, l’administration américaine força les Serbes à s’amputer d’une grande partie de la Bosnie-Herzegovine lors des accords de Dayton (1995), en abandonnant les citoyens yougoslaves serbes de Bosnie à leurs bourreaux.
Quatre ans plus tard, la démocrate Madeleine Albright dans le cadre des négociations de Rambouillet (1999), exigeait aux Serbes d’abandonner le Kosovo-Métochie à la milice mafieuse albanaise de l’UCK. Ce mouvement s’illustra durant les années 90 par d’innombrables attentats, assassinats de policiers et attaques de villageois. Pourtant, instrumentalisant un grossier montage d’un « massacre » dans le village de Racak -en réalité des terroristes morts de l’UCK rhabillés en civils suite à des combats avec les Forces serbes- Madeline Albright décida de frappes massives contre Belgrade, qui avait eu l’outrecuidance de refuser de signer les accords de Rambouillet (dont Kissinger reconnu qu’ils étaient inacceptables).
C’est ainsi qu’après une campagne de bombardement sur Belgrade n’épargnant aucune infrastructure civile (hôpitaux, chaines TV, centrales électriques etc.), les Serbes furent poussés à abandonner leur berceau historique aux chefs mafieux tel Hacim Thaci qui négocia à Rambouillet, connu maintenant pour avoir fait prospérer un trafic d’organes prélevés sur les serbes de la région martyr, en plus de crimes de guerre. Les mosquées se mirent à fleurir, et les persécutions des serbes n’ayant pas voulu quitter le territoire continuèrent, comme lors du pogrom d’avril 2004, lors duquel 35 églises/monastères et 935 maisons furent attaquées, occasionnant une vingtaine de morts et le déplacement de 4000 civils. Le tout sous le regard impuissant de la force de « paix » de l’Otan, la Kfor.
Ainsi, on le voit, une constante en politique étrangère américaine sous administration démocrate, est d’aider l’internationale islamiste dès lors qu’elle peut l’aider à affaiblir des états-nations non inféodés, que ce soit en Serbie, Libye, Syrie, et à installer des gouvernements issus de révolutions colorées supposément favorables à ses aspirations à l’international. L’entrée de la Turquie au sein de l’Union Européenne fut aussi souhaitée par les divers gouvernements américains, républicains inclus, afin de casser toute vélléité d’ « Europe puissance » devant reposer sur une cohérence politico-culturelle.